Conseil du 16 janvier 2023 – Barbara SARI

    Cette mandature s’avère décidément singulière. Après deux années marquées par la Covid et toutes les restrictions qui s’en sont suivies, la raréfaction et le renchérissement des matières premières, le déclenchement d’une guerre en Europe aboutit à une très forte hausse des prix de l’énergie qu’il n’était pas possible d’anticiper à cette échelle.

    Le budget de notre commune en souffrira comme les autres, nous obligeant à des exercices d’équilibre comptable que nous aurions préféré éviter et grevant sérieusement notre capacité d’investissement et d’épargne. Malgré la mise en œuvre de toutes les possibilités techniques pour amortir le choc, la règle de l’équilibre ne permet pas d’éviter une hausse de la taxe foncière. Le groupe “Ensemble par nature” est conscient de cet état de fait. Nous votons donc ce projet de budget sans état d’âme excessif.

    J’aimerais cependant revenir sur les grandes orientations que nous sommes invités à donner au budget primitif. La vigilance sur les dépenses, qui se traduit par des rénovations thermiques par ailleurs nécessaires et des économies d’énergie va pour ainsi dire de soi. Je note cependant que l’expression “dans la mesure du possible” n’est utilisée que pour les points 6 (utilisation d’énergies renouvelables) et 7 (biodiversité)des grandes orientations adoptées.

    Or il s’agit de sujets fondamentaux pour lesquels toute stratégie dilatoire conduirait à amplifier des besoins déjà criants. Il y a là bien des actions envisageables et que nous pourrions commencer à préparer sans engager de prime abord de dépenses excessives. Je pense bien sûr à la thématique du remembrement en cours. Notre commission environnement devrait saisir cette occasion pour réfléchir à la création de haies et à la protection des rives de l’Ehn. Les stations d’autopartage, l’aide aux déplacements pour nos aînés l’évaluation de la cohérence de nos voies cyclables ou la création d’un pédibus pour l’école, en coordination avec les parents contribueraient certainement à la qualité de vie locale. Pour ce qui est des thématiques sociales, nous soutenons la tenue du forum de l’emploi et la subvention à l’épicerie sociale. En ces temps de précarité, le Centre Communal d’Action Sociale doit jouer pleinement son rôle et mieux se faire connaître de nos concitoyens. 

    Il ne s’agit pas de se montrer catastrophistes. Mais puisqu’il est temps de revoir le « Plan communal de sauvegarde », nous pouvons faire œuvre de prévoyance en incluant les nombreux risques possibles, comme ceux provenant des proches établissements Seveso, de l’aéroport, de l’autoroute, de la voie ferrée, des forages profonds, la mise sur pied de centre de soins ou de vaccination, et bien évidemment les aléas climatiques qui se multiplieront dans les années à venir, tempêtes comme incendies. Dans ce cadre, ce qui permettrait à la fois de soutenir quand cela s’avère nécessaire nos pompiers volontaires et de créer un nouveau type de lien social en dehors du monde associatif, rien ne nous empêche de réfléchir à la pertinence de la mise en place d’une réserve communale de sécurité civile.

Conseil du 28 novembre 2022 – Anne KOHLER

Le Raid 4L Trophy est un raid automobile solidaire destiné aux jeunes de moins de 28 ans et couru exclusivement en Renault 4. Cette course dans le désert est vendue comme sportive, humanitaire et écoresponsable, mais la réalité est loin des valeurs véhiculées dans sa communication.

Pourquoi ?

  • Apporter 80 tonnes de matériel grâce à de petites voitures poussives pollue bien plus que de les apporter par des biais plus simples et moins médiatisés.
  • Apporter du matériel français alors qu’on pourrait financer l’économie locale (et oui, il y a des marchands de cartables, de cahiers et de stylos au Maroc !) est plutôt contre-productif, d’autant plus qu’on ne fournit pas par exemple de livres concernant le programme scolaire marocain et de dictionnaires d’arabe…
  • Apporter du matériel scolaire en février, soit 6 mois après la rentrée des classes est-il vraiment judicieux ? Sur leur site, on peut lire que tout ce qu’ils ont ramené l’an passé est « stocké en attente de distribution ». Peut-être que le besoin est mal évalué…. (sans même parler du côté abus, détournement, et manque de suivi des distributions et utilisations de ces matériels).
  • Le prétexte écologique est un non-sens : le désert est un environnement difficile, a-t-on vraiment besoin de piétiner cette petite plante qui a mis des mois à pousser en profitant de la moindre goutte de pluie ? L’équilibre du désert de Merzouga est déjà assez gravement menacé par la surfréquentation touristique et le développement des “sports mécaniques” dans les dunes.
  • C’est un grand cirque médiatique habilement mis en scène : on voit une armée de touristes, accompagnée d’influenceur·euses, distribuant à toute vitesse les objets apportés sous l’œil bien présent des caméras, puis partant de suite sans réel contact avec la population locale.
  • D’autant plus que la participation est plutôt élitiste, puisque les étudiant·es qui y participent doivent mettre la main à la poche (coût total estimé entre 8 et 10 000€ dont plus de 3 000€ de frais d’inscription).
  • Le 4L Trophy n’est pas une ONG, mais bien une entreprise commerciale, Désertours créé en 1997 par un ancien du Paris-Dakar, pour qui ce raid une activité lucrative qui n’utilise ces prétextes qu’à des fins publicitaires.

Sachant tout cela, en quoi cela est-ce utile pour la commune de Geispolsheim de sponsoriser un équipage d’étudiants et d’étudiantes en recherche d’aventure et d’ambiance festive ?

sources :

  • https://o-maroc.com/4l-trophy-maroc
  • http://fastncurious.fr/2014/03/13/4l-trophy/
  • https://www.marianne.net/societe/enquete-sur-l-etrange-business-du-4l-trophy
  • https://www.tourmag.com/Merzouga-un-exemple-a-ne-pas-suivre-dans-le-desert-marocain_a37739.html

Conseil du 19 février 2021 – Barbara SARI

Cette année est particulière pour tout le monde. Et je voudrais en premier lieu féliciter à nouveau Jacques Fernique, notre tête de liste, pour sa récente élection au Sénat. Nous en sommes fiers et heureux et nous comptons sur lui pour faire avancer à Paris les causes qui nous sont chères. Du coup il nous revient, à nous ses colistiers, de le soutenir davantage dans son mandat à Geispolsheim, et ma prise de parole maintenant en est l’illustration.

Parmi nous il y a des conseillers municipaux novices, comme moi, et d’autres beaucoup plus expérimentés. Mais nous avons tous dû faire face à l’imprévu et à l’inconnu.

Dans un tel environnement, ce qui reste stable est rassurant, et c’est là une qualité que nous reconnaissons bien volontiers à ce budget primitif 2021.

Nous soutenons les grandes orientations de ce budget, qui visent principalement à fournir à nos enfants de bonnes conditions matérielles de vie sociale, qu’il s’agisse du périscolaire ou des écoles.

Cela se fait sans recours à un nouvel emprunt pour cette année, ce qui consolide d’autant plus le budget. Une décision qui, couplée avec des taux d’intérêts extrêmement faible, nous permet d’envisager l’avenir et la perspective de nouveaux projets avec une relative sérénité, vu la stabilité positive des dépenses de fonctionnement.

Nous resterons attentifs aux enjeux sociaux et environnementaux de notre vie municipale. Je pense en particulier

– au deux projets de lotissement, avec la possibilité d’un écoquartier et la nécessité de densifier l’habitat nouveau,

– à l’aménagement de la zone qui jouxte la maison des associations, où l’on gagnerait à profiter de l’expertise de nos associations en matière de biodiversité, comme l’ANR sans pour autant négliger l’avis de nos jeunes,

– aux aménagements générés par la prochaine modification du PLU, où nous devons être attentifs à l’ensemble des travaux que cela entraîne. Refaire le rond-point de la Vigie oui, mais aussi en profiter pour sécuriser la dangereuse piste cyclable bricolée sur le pont qui enjambe le chemin de fer.

– à la modernisation de l’éclairage public. On peut faire plus que simplement mettre des ampoules basse consommation et nous devons réfléchir à l’opportunité d’éteindre sur certaines périodes ou certains secteurs. Il y a des possibilités d’être plus ambitieux encore sur ce point.

J’avoue que je ne parle pas là uniquement de question purement budgétaire, mais que je m’éloigne un peu pour évoquer notre envie de travailler avec vous à des solutions innovantes et plus que simplement fonctionnelles.

Pour tous ces projets et les autres aussi, nous sommes désireux d’apporter notre contribution dans un esprit de coopération constructive. Nous saluons le travail en commissions effectué par les conseillers et formulons le vœu que cette dynamique collective élargie se poursuive et s’ouvre aux habitants par biais de différentes sortes ce consultations. A titre personnel, je note en particulier le vote de la subvention au vélo cargo qui me tenait à cœur. J’espère qu’elle aura du succès.

Je profite de l’occasion pour rappeler que nous sommes impatients de pouvoir travailler lors d’une session dédiée à la question des exigences de la loi SRU et aux moyens de s’approcher au mieux des objectifs qu’elle fixe.

Accompagné de ces quelques remarques, notre groupe votera donc ce budget.

Et pour finir, il ne me reste qu’à nous souhaiter que nous votions ensemble le prochain budget sans masques I